Je continue mécaniquement d’appuyer sur l’interphone en espérant que les plots finiront par se baisser. Jérémy s’impatiente comme à son habitude, mais je lui en veux pas, c’est son mariage.
Cela faisait déjà plusieurs années que j’entendais épisodiquement parler de Leila, sans jamais pouvoir placer un visage sur ce prénom. Et pour une raison que j’ignore encore aujourd’hui, il me tardait de la rencontrer.
Puis elle est arrivée comme une fleur pour nous rejoindre. Si Leila était une saison, ce serait très certainement le printemps, elle est colorée et dégage une énergie féminine et juvénile. Beaucoup de douceur et de calme émane de cette femme, je la trouve magnétique.
On se retrouvera à plusieurs reprises dans la journée pour parler de tout et de rien, surtout de rien. J’ai aimé la regarder dans les yeux, dont je ne me rappelle même pas la couleur tellement son regard était profond. En tant que navigateur agguéri du chaos, les gens calmes représentent systématiquement le mystère pour moi, je m’en méfie presque. Mais Leila semble profondément paisible, probablement solitaire et introvertie. J’ai la sensation que son âme à cheminé longtemps déjà, traversé des guerres, mais possède une formidable pente naturelle qui lui permet de survivre aux hivers les plus rudes.
Peut-être que c’est l’été qu’elle craint, peut-être que c’est une oursonne, qui sait.